mardi 7 mai 2013

RANDONNÉE AU DÉPART DU MOULIN ROUGE DE BEURLAY ET L'HISTOIRE VRAIE DU LOUP ENRAGÉ...


BEURLAY 
DIMANCHE 26 MAI 2013
- Jour de la fête des mères -
RANDONNÉE AU DÉPART DU MOULIN ROUGE 
AVEC LE RÉCIT HISTORIQUE DANS LES BOIS MÊME 
OÙ 
LE LOUP ENRAGÉ SÉVIT EN 1822...
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À lire absolument toute l'histoire en fin de page :



Rose rouge 14
LES MILLE-PATTES DE SAINTONGE
ont randonné au départ 
du 
Moulin Rouge 
de 
Beurlay





L’ÉGLISE DE SAINTE-RADEGONDE





L'église Sainte-Radegonde, autrefois Notre-Dame-de-Valensay. Le vocable (le mot, le terme)  est lié à une légende locale, sans doute du Moyen Age, qui rapporte que la Sainte Poitevine (Radegonde) aurait séjourné à proximité du village, dans une grotte.
Cette église est un des témoins de l'architecture romane archaïque même s'il peut dater des environs de 1100.
Les murs de la nef, bâtis en moellons, sont rythmés de contreforts plats et percés de petites fenêtres placées très haut. Celles-ci présentent des encadrements en pierre de taille et des linteaux constitués d'un bloc monolithe simplement échancré, l'illusion de l'arc est renforcée par de faux claveaux gravés. À l’intérieur, les murs simplement enduits contribuent à créer un espace homogène qui n'a jamais connu de voûte.
Une ancienne porte, aujourd'hui murée, s'ouvrait au nord de la première travée de cette nef.
La façade occidentale a été construite en pierre de taille selon un procédé que l'on relève fréquemment sur des édifices plus anciens.
Le portail s'inscrivant dans un léger avant-corps entre deux contreforts se réfère à une tradition archaïque. Son encadrement intérieur a été remanié au XVe siècle. Le décor roman des voussures avec ses dents de scies et sa frise en motif de corde se retrouve à Geay et à Annepont.

 
Le chevet actuel, de plan quadrangulaire et voûté d'ogives, est une reconstruction gothique du XIVe siècle. La sculpture gothique est représentée par deux personnages formant cul-de-lampe et par les têtes sculptées de la clé de voûte et du chapiteau sud-est.
Les glacis (surface pentue) des contreforts d’angles sont ornés de petits masques semblables à ceux de l’église des Gonds.
Le clocher-mur à deux arcades donne un aspect pittoresque à l’église.




L’église Sainte-Madeleine est un édifice du XIIe siècle dominant un agréable site 
 coule la source du « Freussin ».
Son chevet roman est caractéristique de la Saintonge, à trois registres superposés. 
Le chevet est quelque peu antérieur à la nef et au clocher : sa largeur et sa hauteur sont nettement moindres que ceux de la nef.
La position latérale du clocher est peu fréquente, d’autant plus qu’une chapelle est aménagée 
au rez-de-chaussée.



René Caillé ou René Caillié ?
 

Il doit sa renommée au fait qu'il fut le premier blanc à pénétrer, le 20 avril 1828 
 dans Tombouctou, ville située actuellement au Mali.

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Il est né à Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres) le 19 novembre 1799, homme d'origine populaire, fils d'un ouvrier-boulanger, son père est condamné au bagne pour un petit vol l'année de sa naissance. Il ne connaitra pas ce père qui meurt au bagne de Rochefort en 1808. René Caillié  s’illustre par ses voyages. En 1817 (à 17 ans) jeune homme anonyme et sans ressources, il quitte Mauzé à pied pour Rochefort où il s'embarque pour Dakar. On ne connaît à cette époque que les comptoirs commerciaux du littoral. Il se convertit à l'Islam et sous déguisement, il va errer dans toute l'Afrique. Il arrive à Tombouctou et il est le premier européen à en revenir vivant. Il traverse ensuite le Sahara. Son périple se termine le 27 septembre 1828 à Tanger, au Maroc. A son retour en France, René Caillié connaît la célébrité par son exploit. Il écrit un ouvrage « Voyage à Tombouctou et Djenné ».
Sa santé fragilisée l'oblige à quitter Paris, il retourne dans son village natal puis s'installe trois années à Beurlay avec le projet de repartir pour l'Afrique. Malheureusement ses économies diminuent. Il achète alors une ferme en 1835 « La Badaire » devenu « l’Abadaire », mais par méconnaissance de l'agriculture et une santé fragile font que sa situation financière ne s'améliorera pas. Le 13 novembre 1836, il est élu conseiller municipal de Champagne et le préfet le nomme maire. Cependant les attaques d'un opposant Jacques-André Saurin le poussent à démissionner le 7 mai 1838. Le 12 mai il s'alite et il meurt sur ses terres le 17 mai 1838 usé par son périple et des suites d’une maladie contractée en Afrique. 






MOULIN ROUGE DE BEURLAY EN CHARENTE-MARITIME





PIERRE À CUPULES
Vestiges d'un ancien Dolmen et Pierre à Cupules au lieu-dit le bois de la Grosse Pierre.
(bois situé entre Beurlay et Sainte-Radegonde)

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 HISTOIRE VRAIE

LES VICTIMES D'UN LOUP ENRAGÉ À BEURLAY EN 1822

Le samedi 12 octobre 1822, par un doux après midi d'automne, un loup enragé sévit dans les environs de Beurlay. Vers 15 heures il décime un troupeau de moutons dans la commune de Saint-Thomas-du-Bois. Une heure plus tard, parvenu dans la commune de Beurlay, il attaque deux hommes qui travaillent dans les champs, les nommés Boutin et Bonniot, qui se défendent comme ils peuvent avec leurs outils. Boutin sort indemne du combat mais Bonniot est mordu au bras. Vers 16 heures 30, l'animal rôde toujours en Beurlay où il avise les moutons de la famille Aimard au lieu-dit Les Papillons, gardés par les deux filles de la maison. Il saisit la plus jeune à la gorge, la traîne sur plus de trente pas, puis déchire presque entièrement la tête de l'aînée. Le père, qui travaille non loin de là, alerté par les cris des filles, se précipite à leur secours et la bête lui fait une ample blessure au bras gauche. 
Vers 18 heures, le loup se signale à la Marboire, dans la commune de Saint-Sulpice mais assez près du bourg de Beurlay. Il se jette sur les moutons des Combaud, gardés par Marie-Madeleine et Marie-Anne. Le chien est lacéré, les filles sont mordues. Pierre Combaud, un enfant de huit ans, arrive pour défendre ses sœurs, suivi du père Combaud, puis d'un voisin, le nommé Georget. Ce dernier, un ancien militaire qui en a vu d'autres, s'est armé d'un levier et il réussit à mettre l'animal en fuite. Cependant tous sont blessés, plus ou moins gravement.
Une demi-heure plus tard, François Brassaud, le meunier de la Vauzelle, en Saint-Porchaire, chemine avec ses deux mules, dans la même commune de Saint-Sulpice, sur la grand route de Pont-l'Abbé, quand le loup le rencontre, en un lieu désert. Ici, le récit de Magistel est si précis que nous ne pouvons mieux faire que de laisser la parole au médecin.
"Les mules font des sauts, ronflent, s'agitent; Brassaud inquiet regarde de toutes parts, voit un loup qui le suit pas à pas, tapage, s'agite, fait claquer son fouet, pour épouvanter le loup; l'animal, sans s'émouvoir, suit; les mules s'agitent davantage; Brassaud n'en est plus maître, craint de tomber, descend, fait de tout pour faire peur à son ennemi; le loup l'attaque; le combat est affreux, dure près de demi-heure; ils se battent corps à corps; l'animal, toujours debout sur ses pattes de derrière, le renverse par terre, tantôt l'homme dessous, tantôt le loup, se terrassent l'un et l'autre, se relèvent, se renversent; enfin le loup terrasse Brassaud, lui engoule la figure; Brassaud, de ses deux mains, saisit ses deux mâchoires, entrouvre sa gueule, se dégage, se relève; l'animal, écumant de rage et de fatigue, lâche sa proie, disparaît. L'infortuné Brassaud nage dans son sang,  ses vêtements, en lambeaux, restent sur le champ de bataille,  il se dirige à pied vers sa demeure, bientôt la faiblesse le force de remonter sur sa mule, il gagne à peine sa maison".
Ainsi, en moins de trois heures, l'animal a fait dix victimes en quatre attaques. Magistel, qui n'a eu à soigner que les blessés des environs de Beurlay, signale ensuite rapidement que, le lendemain, "dès le matin", le loup a parcouru les communes de Sainte-Gemme, Nancras et le Gua, où il a étranglé ou blessé plusieurs personnes, et qu'il a été tué dans la commune de Sablonceaux. C'est un arrêté du sous-préfet de Saintes qui l'a désigné "pour porter secours à ces malheureuses victimes". Aussi, le 14 octobre, vers midi, est-il au domicile de Brassaud, à la Vauzelle; vers 14 heures il soigne la famille Combaud et Georget, à la Marboire. Le lendemain matin, il se transporte chez les Aimard, aux Papillons; le 16 au matin, il est chez Jacques Bonniot, à Beurlay. Il a passé la nuit du 15 au 16 octobre à rédiger une note à l'intention du sous-préfet. Celui-ci se rend aussitôt sur les lieux, pour visiter les blessés. Il constate que les Combaud et les Aimard couchent dans une seule chambre, en une promiscuité dangereuse : cinq Combaud en deux lits, quatre Aimard également en deux lits. Il décide alors qu'on aménagera un local à Beurlay, pour les recevoir.
Le 18, un hôpital de fortune est installé, dans la grand rue, où sont reçus, le 20, Jean Aimard, qui est venu à pied, en compagnie de ses deux filles, Pierre-Ambroise Combaud et son voisin Georget, arrivés eux aussi à pied, suivis des trois enfants Combaud en charrette. Les huit pensionnaires seront ainsi soignés dans les meilleures conditions possibles. Cependant, Jacques Bonniot, qui est peu touché, reste chez lui, vaquant à ses occupations habituelles. Le médecin devra se déplacer pour l'assister. Il en sera de même pour François Brassaud qui, très affaibli pourtant, est demeuré chez lui, à la Vauzelle, et a mandé un guérisseur.
Magistel visite régulièrement ses patients, jusqu'au 21 novembre, date à laquelle il décide de renvoyer dans leurs foyers les survivants de l'hôpital, qu'il considère comme hors de danger. Ils sont quatre : le père Aimard, l'aînée de ses filles, le père Combaud et Georget. Quatre des hospitalisés sont en effet décédés : Marie-Anne Aimard, âgée de huit ans, Marie-Madeleine Combaud, de vingt-sept ans, Marie-Anne Combaud, de quinze ans, et Pierre Combaud, de huit ans. Des deux hommes soignés à domicile, seul Jacques Bonniot survit; François Brassaud, horriblement atteint, a rendu l'âme le 28 octobre. Le médecin attend ensuite pendant deux mois avant de publier son rapport, afin de s'assurer que ses anciens patients sont bien hors de danger. En fin de "journal", il signale ce qu'il sait du sort des autres victimes. De six blessés dans l'arrondissement de Marennes, quatre sont décédés. Une femme Loquet, mère de quatre enfants, est morte "sur le lieu", étranglée par le loup. La "femme Burseau", qui a été soignée par son confrère Renaudin, est décédée à Sainte-Gemme.
Une partie du rapport concerne le traitement des blessés. Après concertation avec des confrères, le médecin saintais a décidé, avant toute intervention, de cautériser les plaies "sur le champ", d'ouvrir les pustules éventuelles avec "une aiguille rouge" et de prescrire pour unique boisson "la tisane de sommités fleuries de genêt". L'extrait suivant, qui décrit la cautérisation, donnera une idée des souffrances endurées par les patients : "Toutes les plaies, bien reconnues, seront sondées dans leur profondeur, direction, sinuosités, excavations, autant que la partie blessée le permet. Le médecin se munira de plusieurs aiguilles de fer rond, de dix pouces de longueur au moins, bien pointues, de la grosseur de la dent de l'animal, pour les blessures profondes,  un fer quelconque est bon pour les autres. Pour être sûr de la guérison, il faut que la cautérisation frappe rigoureusement toute partie blessée. Cette cruelle opération doit se faire avec adresse, ménagement, promptitude, il faut continuellement agiter l'aiguille dans la plaie, autrement la chair s'adapte au fer, quoique rouge, il est très difficile de la tirer". 

Photos : jfB

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