dimanche 5 juillet 2020

L'ABBAYE DE SABLONCEAUX EN PASSANT PAR SAINT-ROMAIN-DE-BENET ET RETOUR À L'ABBAYE DE SABLONCEAUX...


DIMANCHE 5 JUILLET 2020
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Ce matin au départ de l'Abbaye de Sablonceaux (Ch-M), il pleuvait, oui ! pas grand chose (mais quand même), cependant, équipement de rigueur. Effectivement, ils avaient annoncé plutôt beau temps.
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Allez zou ! direction Saint-Romain-de-Benet. La vingtaine de randonneurs empruntaient le chemin des prêtres 
(magnifique chemin sablonneux qui serpente dans les bois). 
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Une fois à St Romain, premier arrêt, devant la plaque commémorant le passage du Générale Leclerc, deuxième arrêt, devant le monument à l'honneur de Madame Minal, troisième arrêt, à l'église et sa file de coupoles.
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De retour à L'Abbaye de Sablonceaux 13 km plus tard, visite de l'Église Abbatiale, de la salle Capitulaire où les religieux se réunissaient en chapitre, située sous le dortoir des moines et pour clore cette belle matinée, dégustation de camembert Vieux Porche devant le porche représenté sur l'étiquette de la boite de camembert et explication sur la raison de cette démarche...
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"Merci à Yves : qui a effectué la reco à vélo"...

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L'Abbaye Notre-Dame-de-Sablonceaux est une Abbaye augustinienne, fondée en 1136 par le Duc d'Aquitaine Guillaume X ou Guillaume VII comte de Poitou.
(Il est mort à Saint-Jacques-de-Compostelle).
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Florissante au Moyen Âge, elle décroit avec le régime de la commande*

*Dans le régime de la commende, un ecclésiastique (abbé ou prieur « commendataire ») ou un laïc tient une abbaye ou un prieuré in commendam, c'est-à-dire en percevant personnellement les revenus.

Quelle similitude, n'est ce pas ! Et bien oui ! le porche d'entrée de l'Abbaye de Sablonceaux (Ch-M) a servi de modèle pour la conception de l'étiquette
 du couvercle apposée sur la boite de fromage 
"Le Vieux Poche".
Pourquoi ? et bien ! L'Abbaye pendant plusieurs décennies, fut une laiterie.



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L'Église Saint-Romain et sa file de coupoles, d'aspect assez atypique est issu de plusieurs campagnes de reconstructions, qui s'étalèrent sur près de huit siècles. 
Si la première pierre du sanctuaire fut posée au XIIe siècle, celui-ci sera gravement endommagé à la suite d'un incendie. Rebâti à l'économie, le monument n'est pas loin de s'effondrer sur les fidèles lorsqu'il est décidé, vers le XVIIe siècle, de le remettre en état. Saccagée durant la révolution, l'église restera en chantier durant une large partie du XIXe siècle, époque à laquelle on remplace les voûtes du choeur, avant de surhausser le clocher Roman en 1830. 
 La façade, imitant le style roman est en fait édifiée en 1883.
 Celle-ci est percée d'un oculus, surmontant un portail dépourvu d'ornements.
L'élément caractéristique de cette église est sa file de coupoles, édifiées en 1901, et laissées apparentes. Construites en ciment, elles donnent à l'édifice de faux airs orientaux. Le sanctuaire, qui devait être à l'origine en forme de croix latine, n'a conservé de sa structure originelle qu'une nef formée de quatre travées, prolongée par un choeur en cul-de-four, lequel est percé de sept baies.
 Huit demi-colonnes, réparties le long de l'abside, tiennent lieu de contreforts. 
Le clocher, qui conserve dans sa partie inférieure une série d'arcatures romanes, est percé de trois minces ouvertures dans sa partie supérieure, selon une disposition que l'on retrouve à l'église de Berneuil, à quelques dizaines de kilomètres.



L'intérieur conserve un mobilier datant principalement du XIXe siècle. Plusieurs statues en plâtre, de facture assez naïve, sont visibles dans la nef : elles représentent notamment Saint Michel et Jeanne d'Arc. L'abside, en cul-de-four, est ornée de peintures murales représentant un christ en majesté. À l'entrée de la nef, sur le côté gauche, un chapiteau daté du XIIe siècle présente des motifs végétaux.
L'église est classée monument historique depuis le 10 avril 1921.

Statue de Madame Minal
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Comme beaucoup de Charentais au milieu de XIXe siècle, sous le Second Empire, Louise-Héloïse Durif, jeune fille d'une pauvre famille de Saint-Romain-De-Benet, monta chercher fortune à Paris...
Elle devient une jolie mais sage danseuse dans un cabaret parisien où elle rencontra un bourgeois nommé Charles-Émile Minal qui tomba fou amoureux d'elle...Elle exigea et obtint le mariage. Plus tard, devenue veuve et ayant hérité de la fortune considérable de son mari, elle décida de revenir à Saint-Romain-De-Benet en Charente-Inférieure.
             Ses parents la repoussèrent, jugeant qu’elle avait « fauté » en devenant danseuse … Mais avant de repartir très triste pour Paris, Louise,  devenue très pieuse,  dota le «  Conseil de fabrique* » d'une grosse somme d'argent pour édifier deux coupoles remplaçant la toiture Saintongeaise classique de l'Église du XIIe siècle. Les travaux furent entrepris en 1901, elle avait 65 ans.
 Le village semble avoir traversé le temps sans qu'aucun événement majeur ne vienne entraver son développement, si ce n'est l'incendie de son église au Moyen Âge et quelques excès, dus aux guerres et à la Révolution. Le XIXe siècle est une époque de relative prospérité économique : des moulins et trois tanneries sont implantées dans le village.
 Le général Leclerc passera quelques heures dans Saint-Romain-de-Benet, en 1945,
 au moment de la libération de Royan. 
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* Les Conseils de Fabrique sont dotés de la personnalité juridique de droit public. Ils veillent à l'entretien des édifices cultuels et administrent les biens et les revenus affectés à l'exercice du culte en réglant les dépenses et assurant les moyens d'y pourvoir.


Lors de cette randonnée, nous avons croisé quantité de "séneçons de jacobée", très commune dans les friches, les près surpâturés et les bords de chemins.
Un examen attentif permet souvent de dénicher les chenilles orange et noires de la Goutte-de-sang, papillon de nuit de la famille des Écailles.
Photos : Yves B/Les Mille-Pattes de Saintonge

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